Exercice salarié

Chères Consœurs, Chers Confrères, Voici exposés ici de façon synthétique et non exhaustive, quelques arguments qui peuvent contribuer à étayer votre réflexion au sujet de cette inscription au tableau de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes.

1- Les points communs  à tous  les M.K., quel que soit le mode d’exercice.

    • Même formation, donc même registre thérapeutique.
    • Même diplôme, donc même compétence à priori.
    • Même positionnement dans la hiérarchie des soins et notamment vis-à-vis du prescripteur médical.
    • Même devoirs, obligations et engagements auprès des patients.
    • Savoirs, savoirs faire et savoir être.
    • Analyse, bilans et diagnostic doivent amener à formuler un avis professionnel argumenté, justifié, référencé et circonstancié de la situation présentée.
    • La prise en charge doit se centrer autour du plus juste, utile et nécessaire pour le patient.
    • La réglementation, la déontologie des rapports avec le patient, ses proches et avec l’ensemble du corps soignant qui entoure le patient ,y compris les rapports avec ses consœurs et confrères, doivent être assurées.
    • Même approche sécuritaire du patient qui se confie à un professionnel auprès duquel il va trouver un thérapeute engagé dans le respect des règles dictées par ses instances professionnelles et en accord avec la législation de son pays.

2- Les spécificités du monde salarié en général.

    • Fausse assurance de sécurité et de protection vis-à-vis de son exercice (travaille-t-on toujours dans des conditions normatives permettant un exercice professionnel au minimum requis pour maitriser la juste utile et nécessaire prise en charge masso-kinésthérapique ?)

Redire les exigences prioritaires de l’exercice de la masso-kinésithérapie en soutien avec ses paires sera une force.

    • En cas d’incident ou d’accident, l’employeur, va-t-il convenir simplement de sa responsabilité ? ou au contraire va-t-il essayer de vous impliquer en évoquant une maladresse, une négligence, une méconnaissance à l’encontre du M.K. impliqué ?, même face à une situation dont la compétence serait d’une juridiction civile ?  En pénal, le M.K., se retrouve de toute façon, seul face à la juridiction compétente et dans tous les cas de figure. Etre capable d’argumenter au cœur du métier sera alors essentiel et être conseillé, aidé sera nécessaire.
    • L’organisation des activités M.K. des équipes étant de moins en moins cadrés par des managers techniciens de la masso-kinésithérapie, laisse de fait le M.K. seul et livré à lui-même dans sa pratique thérapeutique, avec la charge pour lui de réajuster ses compétences technologiques avec les évolutions des données de la science. Sortir de l’isolement et se former dans un cadre référencé sera obligatoire.
    • Le rapport numérique défavorable pour le M.K., plongé dans le monde de la multidisciplinarité, l’incite régulièrement à s’écarter des fondements de sa culture professionnelle et à assumer des compromis, voire parfois des compromissions, et tend assez souvent à réduire son champ d’intervention, donc à le disqualifier et par là –même, entraine un désamour de son action et de son métier. Se reconnecter au monde professionnel et réévaluer son projet professionnel sera alors une nécessité.
    • Le respect de protocoles (parfois mis en place sans concertation, avis et implication du M.K.), peut amener le M.K. à s’inscrire dans une démarche thérapeutique qui n’est pas conforme aux fondamentaux de la conscience de son exercice. Dans ce cas-là comment résister, faire valoir son point de vue, voire même s’opposer à cet état de fait quand on se retrouve seul ?

Trouver ancrage et argumentation solide au cœur du métier peut-être une aide.

    • Face à la question de l’orientation d’un patient en fin de séjour, comment peut-on influencer  la décision  si on ne peut pas se prévaloir de règles bien identifiées sur le plan professionnel et bien cadrées sur le plan déontologique ?  Réaffirmer sa démarche diagnostique en lien avec les règles de bonnes pratiques professionnelles, sera une force.
    • Confronté à une situation conflictuelle et d’ordre contractuelle et/ou statutaire, dans laquelle l’employeur voudrait faire sortir le M.K. hors de son registre professionnel (contenu et modalités d’exercices), vers quelle instance se retourner ? Certes l’instance syndicale pourra apporter son aide pour l’analyse des modalités d’exercices en terme de droit du travail (horaire, rythme…), mais ne sera pas compétente ni pour ce qui concerne le contenu du registre et les implications de la situation qui seraient de l’ordre de la déontologie.

Reprendre la lecture et l’analyse du contenu de son contrat en donnant corps aux données implicites de ce dernier, donnera une assise certaine dans la négociation.
C’est pourquoi et pour ma part d’engagement personnel, j’estime que :

    • l’inscription au tableau de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, parait être, non seulement utile, mais indispensable, pour le M.K. travaillant selon un mode d’exercice salarié.
    • l’inscription facultative au tableau de l’ordre pour les M.K. salariés, telle qu’elle avait pu être suggérée en son temps,  pourrait être vue, au travers des situations ci-dessus évoquées,  comme discriminative pour l’ensemble des M.K salariés qui revendiquent cette aide  et ce recours possible auprès des instances ordinales.
    • l’inscription au tableau de l’ordre pour tout titulaire du Diplôme d’État de Masseur-Kinésithérapeute en exercice, et quelle que soit la forme de cet exercice, doit être exigée, car  le titre de thérapeute transporte en lui-même la règle éthique qui  le fait vivre. Ceci est indissociable, non discutable, non négociable.

 

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